Pologne, 4 jours à Cracovie.

Cracovie est une ville enchantée, une ville de contes et légendes, où l'on se souvient d'un dragon et d'un apprenti cordonnier qui l'a vaincu par ruse pour épouser une princesse, devenant ainsi roi de Pologne, où l'on a érigé un château de conte de fée, le Chateau Wawel, et, que la colline du château serait l'un des sept lieux sacrés du monde car elle abrite Chakrah l'une des saintes pierres à l'origine de magnifiques cités... Et les pierres sacrées ne manquent pas à Cracovie, ville empreinte de spiritualité où églises, basiliques, cathédrales et autres chapelles rythment de leurs silhouettes majestueuses les rues de l'ancienne capitale. Chefs d'oeuvre des bâtisseurs, les lieux saints de Cracovie, qu'ils soient de style gothique, renaissance ou baroque, rivalisent de beauté et sont un véritable enchantement architectural. Certains d'entre eux abritent des joyaux de l'art nouveau, notamment les fresques, et plus spectaculaire encore, les vitraux de Stanislas Wyspianski, illuminant les lieux de splendides bains de lumière diaprée. 

Ce qui m’a immédiatement enchantée en arrivant à Cracovie c’est la place faite aux arbres, particulièrement dans les Planty, un parc créé en lieu et place des anciens remparts entourant Stare Miasto, la Vieille Ville. En parcourant ses allées, on va de jardins en jardins aux caractères différents, tantôts agrémentés de parterres fleuris, tantôts pourvus de fontaines, ou encore de sculptures, auprès desquelles on pourra s’assoir sur l’un des bancs qui ponctuent le parc. Les Planty sont comme une respiration rythmant les balades dans la Vieille Ville, on y flâne le temps de profiter de la fraicheur et du calme des allées ombragées, avant de revenir fouler les rues pavées de la cité historique par l’une des artères qui jalonnent le parc. Dans la Vieille ville aussi la présence du végétal est éclatante, des plantes et des fleurs, ornent les entrées des bâtiments, sont suspendues aux fenêtres ou disposées tout autour des portes, florissantes partout où il est possible de faire pousser quelque chose. La Vieille Ville est tout aussi colorée que toutes les fleurs que l’on peut y trouver, et ce sont ses murs qui participent à ce chatoiement. Habillés de couleurs chaudes allant de l’ocre à l’orangé en passant par le rose, aux couleurs froides déclinées en vert menthe, céladon, empire, anis, ou encore en bleu de prusse ou bleu dragée, ses murs font écho à ceux des rues de Florence ou Rome. Tout comme ce sentiment de Dolce Vita que l’on goûte à chaque pas ou lorsqu’on s’arrête un instant à la terrasse d’un café pour siroter une véritable citronnade fraîche et faite maison, avant de repartir au delà des Planty, savourer les dernières heures de l’après-midi et les premières heures du crépuscule à Dolne Mlyny. Ancienne manufacture de tabac, Dolne Mlyny Tytano pourrait presque être un quartier tant par la superficie des lieux que par son caractère culturel et festif, où voisinent avec bonheur galeries d’art, salons de tatouage, clubs et cafés. C’est à pied ou à vélo que l’on sillonne les multiples passages qui quadrillent cet espace industriel revisité, jusqu’à se laisser séduire par l’une des nombreuses terrasses des bars et restaurants qui s’y succèdent sans jamais se ressembler. Ainsi celle du Tao, encadrée de verdure, généreuse de transats, d’anciens lits en fer forgé convertis en confortables et spacieux canapés, et où le temps semble ralentir doucement comme pour mieux dévoiler les accords de saveurs délicates soigneusement elaborés ici. Cracovie est riche de lieux  où se restaurer au coeur de la Vieille Ville, allant des restaurants les plus touristiques aux plus raffinés sur la Grand Place aux plus authentiques ou originaux pour peu que l’on s’aventure dans les rues alentours. Chez Polakowski le décor est coloré et kitsch à souhait, les plafonds imitent un ciel bleu parsemé de nuages avec des figurines d’anges en suspension et les murs jaunes sont parcourus d’étagères chargées de bouteilles, de bocaux à conserve en verre et de légumes primeurs ! Les plats sont présentés en buffet ce qui se révèle être d’une grande utilité lorsqu’on ne parle ni ne comprend le polonais, en plus bien sûr, d’avoir l’avantage de mettre en appétit et de donner l’envie de goûter la cuisine polonaise. Chez Chimera aussi, c’est devant une vitrine qui abonde de salades et de plats préparés à chaque service, que l’on composera son assiette sur mesure. Difficile de résister à la fraicheur des salades et aux tartes gourmandes, qu’elles soient salées ou sucrées. L’autre charme de Chimera c’est son cadre, on aperçoit d’abord cette cour devenue restaurant depuis la rue, et c’est en pénétrant plus avant que se dessinent les lieux. Des murs bruts qui laissent entrevoir d’anciennes briques rouges et les couleurs des peintures qui les ont recouverts au fil des ans, un plafond composé d’innombrables plantes vertes et luxuriantes suspendues, des tableaux accrochés de ci de là, des tables en bois, couvertes de nappes de tissus fleuris, c’est une atmosphère à la fois simple, contemporaine et anachronique pour dîner éclairé à la lueur des bougies. Autre espace verdoyant, comme un jardin caché au milieu d’une cour, le Caffe Zacmienie est une escale où s’arrêter boire un verre est un moment plaisant et reposant, avant de repartir non loin de là vers la Place Sczepanski. Cette vaste esplanade, animée en été par les jeux des enfants dans les fontaines d’un bassin, est encadrée de deux bâtiments remarquables, le Vieux Théâtre et le Palais des Arts, splendides représentants architecturaux du style Art Nouveau, ou plus précisément Sécession. 

Cracovie est une ville où le romantisme semble couler dans chacune de ses rues, dans tout son être, de ses fondations jusqu’à ses toits, et s’étendre bien au delà de ses anciens remparts, à moins que ce ne soit la Pologne toute entière qui vibre de ce caractère là, et que même dans ses pierres se révèle l’âme polonaise. Plus loin et plus profondément encore, sous la terre, ce romantisme si particulier à la Pologne s’exprime jusque dans les mines de sel de Wielicza… L’histoire de la découverte et de l’exploitation de ces cristaux, comme des diamants à l’état brut, est riche de contes et d’histoires merveilleuses alors même que le labeur des hommes qui s’y sont succédés pendant des générations était éprouvant, parfois fatal. Et pourtant beaucoup de ces histoires nourrissaient le coeur de ces mineurs, entendues et transmises entre les hommes, parfois inventées par eux, elles les ont inspiré et ont inspiré leurs plus beaux ouvrages et plus belles oeuvres. En parcourant les longues galeries de la mine, on découvrira les excavations abritant des lacs, ailleurs, une chambre où les mineurs ont sculpté le portrait de Casimir le Grand, dans une autre chambre ce sont des nains aux vertus magiques qu’ils ont sculpté, puis plus loin, sculptée à l’échelle humaine, une scène représentant la légende de la Princesse Cunégonde…  Et au bout de tous ces tunnels, comme le point d’orgue de toutes ces galeries, c’est la plus fantastique de leur réalisations qui s’éclaire soudain dans la pénombre, l’immense chapelle Sainte Cunégonde où tout est fait de sel, allant des bas reliefs représentant des scènes bibliques sur chacune des parois, des autels, et jusqu’aux lustres qui illuminent l’ensemble. 

Cracovie, ville enchantée et enchanteresse, pourrait presque faire oublier la rudesse de son histoire, de l’histoire de la Pologne toute entière, à moins que justement, elle ne soit le témoignage de la force, la noblesse et la passion d’un peuple qui ne s’avoue jamais vaincu.

LE CHATEAU WAWEL :

KAZIMIERZ, l’Hôtel de ville
PLACE SZCZEPANSKI, le Palais des Arts et le Vieux Théâtre
RYNEK GLOWNY, La Place du Marché

CANTINES : Polakowski, Chimera, Zacmienie :

DOLNE MLYNY, ancienne manufacture de tabac :

RUES & PASSAGES :

EGLISES :
St Adalbert . St Bernardin . St jean-Baptiste & St Jean l’Evangéliste . St Joseph . Basilique St Pierre St Paul . Ste Barbe

WIELICZKA, mines de sel :

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